Le Gardien c’est moi

    A voir à La Chaux-de-Fonds |

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      Pour ne pas avoir dénoncé l’un de ses amis d’enfance, un ex-junky a pris une année de prison dans les dents. Sortant de la prison de Witzwil, le surnommé Goalie (Markus Signer) revient dans son bled, histoire de réclamer l’argent que lui a promis son copain Ueli, en échange de son silence. Avec cette somme, Goalie espère pouvoir refaire sa vie. Qui sait, peut-être avec la serveuse Regula qui a l’air si gentille?

      Quatrième long-métrage de la réalisatrice argovienne Sabine Boss, «Der Goalie bin ig» (littéralement : «c’est moi qui suis le gardien de but») est tiré d’un roman très attachant de l’écrivain bernois Pedro Lenz, paru en français sous le titre «Faut quitter Schummertal», lequel ne rend guère l’ironie amère de l’intitulé original. Quiconque a joué au foot étant enfant, sait que l’un ou l’autre de la bande, trop bonne pâte, doit se sacrifier pour garder les buts! Dans sa langue vernaculaire, Lenz raconte justement l’histoire de l’un de ces trop bons types, qui, les années passant, n’a pas su se débarrasser de cette étiquette de «looser» consentant.

      Un peu trop bombardée de Quartz aux derniers Prix Suisses du Cinéma (Meilleur film, Meilleur scénario, Meilleur acteur et Meilleure musique), l’adaptation de Sabine Boss restitue assez bien les ambiances dépressives du golgotha dégringolé par son protagoniste, même si elle rate un peu l’épisode de l’escapade espagnole. La cinéaste fait aussi preuve de beaucoup de tendresse envers son antihéros, après avoir laissé tout cynisme au vestiaire. En Suisse alémaniques plus de 110.000 spectateurs ont été sensibles à cet éloge retenu des perdants, joué qui plus est en dialecte bernois. Combien seront-ils en Suisse romande?

      Der Goalie bin ig
      de Sabine Boss
      Suisse, 2014, 1h32