Cirkus Columbia

Venise 2010, sélection Venice Days | Sarajevo 2010, Prix du public
de Danis Tanovic |
avec Miki Manojlovic, Boris Ler, Mira Furlan, Jelena Stupljanin, etc.

Réalisateur essentiel de la résilience yougoslave, Danis Tanovic livre avec «Cirkus Columbia» une comédie noire qui constitue le troisième volet de sa trilogie sur la guerre. Dans «No Man’s Land» (2001), récompensé à Cannes et Oscar du meilleur film étranger, le cinéaste décrivait l’horreur des combats à travers l’histoire de deux ennemis coincés dans la même tranchée. Dans «Eyes of War» (2009), il filmait l’après-guerre en suivant des photographes en mission au Kurdistan. Dans «Cirkus Columbia», le cinéaste tourne en dérision les prémisses des guerres de Yougoslavie: à l’été 1991, dans une Bosnie-Herzégovine suspendue entre la fin de la dictature communiste et un conflit interethnique assassin, Divko rentre dans son village natal après vingt ans d’exil. Au volant d’une Mercedes rutilante, les poches pleines de deutsche Marks, accompagné d’un chat noir censé lui porter bonheur et d’une rousse nommée Azra, il retrouve Martin, un fils qu’il n’a pas connu, et son ex-femme qu’il ne tarde pas à virer de la maison familiale. Sous des airs cocasses, «Cirkus Columbia» multiplie d’abord les chassés-croisés amoureux entre père et fils se disputant la belle Azra. Toutefois, les bruits de bottes se font de plus en plus insistants et le conflit qui se déroule déjà hors champ en Croatie et en Slovénie voisines devient chaque jour plus pesant. Cependant, une lutte armée et l’idée que les voisins prennent les armes pour s’entretuer restent inconcevable. Hélas, malgré ce non-sens, pères et fils se comportent en machos et s’entredéchirent. Une parabole à l’humour fin et incisif!
Bosnie-Herzégovine, 2010, couleur, 1h53, programme n°169