Chat noir, chat blanc

de Emir Kusturica |
avec Bajram Severdzan, Srdan Todorovic, Branka Katic, Forijan Ajdini, etc.



À intervalles réguliers, Emir Kusturica éprouve le besoin de s’immerger dans la culture «rom» pour en user, cinématographiquement parlant, à des fins personnelles — l’auteur du «Temps des Gitans» («Dom za vesanje», 1988) la qualifiant même de «bain de jouvence» pour son inspiration créatrice. Très affecté par les accusations de «serbophilie» portées contre lui, après la sortie de «Underground» (1995), Kusturica se réfugie en quelque sorte chez ses «amis» roms pour tourner un film complètement débridé qui célèbre plus que tout autre chose l’«appétit de vivre». Suite à une combine foireuse de son père, le jeune Zan est contraint d’épouser LadyBird, la fille minuscule d’un parrain local, alors qu’il n’aime que la blonde Ida. Par chance, la (très) vieille garde veille au grain… L’air de rien, mais avec un humour délirant, Kusturica signe en la circonstance un film très «politique» en désignant la génération responsable du grand gâchis balkanique.
CRNA MACKA, BELI MACOR, France / Allemagne, 1998, couleur, 2h10, programme n°88