Bananas

de Woody Allen |
avec W. Allen, Louise Lasser, Natividad Abascal, Sylvester Stallone, etc.


La comparaison faite par les sieurs Coursodon et Tavernier dans «50 ans de cinéma américain» est intéressante: à les entendre, l’évolution de la carrière d’Allen Stewart Konigsberg (dit Woody Allen) fait penser à celle de Jean-Baptiste Poquelin (dit Molière). Tout comme l’auteur des «Précieuses ridicules» (1659), Allen n’a eu de cesse de vouloir échapper à l’étiquette d’amuseur public dont on l’affubla dès ses débuts de «monologuiste» dans des boîtes de Greenwich Village vers 1965. Après cinq films burlesques, Allen s’est mesuré à la «grande» comédie psychologique avec le succès que l’on sait («Annie Hall», 1977). Partant, les premières œuvres ont été victimes d’un certain mépris (que ne partage pas leur auteur)… La reprise de «Bananas» (1971), monument de non-sens mis en scène «à la va comme je te pousse», prouve à tout le moins que ce dédain n’est pas fondé. Parodie irrésistible des us et coutumes d’une improbable république bananière, le deuxième long-métrage d’Allen ne fétichise pas encore le «grand» cinéma. Son irrespect des convenances cinéphiles agit comme un baume!
Etats-Unis, 1971, couleur, 1h22, programme n°124