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Réalisé au sein des studios Je suis bien content, également producteurs de «Persépolis» et «Le jour des corneilles», «Avril et le monde truqué» est né d’une bonne idée: les réalisateurs Franck Ekinci et Christian Desmares ont demandé à Jacques Tardi, le dessinateur de bandes dessinées, de créer l’univers graphique et la trame scénaristique du film. Phagocytant ainsi la patte de l’auteur des «Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec», les deux cinéastes ont réussi un bijou, lauréat du Cristal du meilleur long-métrage au dernier Festival international du film d’animation d’Annecy.
«Avril et le monde truqué» est une «uchronie», c’est-à-dire une réécriture de l’Histoire. Situé en 1941, le film plonge dans un monde dépossédé de ses savants et de leurs inventions. Les guerres mondiales n’ont pas eu lieu et Napoléon V étend son pouvoir totalitaire. Il n’y a pas d’électricité. La seule source d’énergie, ce sont les usines à charbon qui fonctionnent à plein tube, provoquant une pollution telle que plus rien ne pousse. Les gens toussent et se nourrissent de tubercules. Avec Darwin, son chat qui parle, et Julius, un jeune voleur, la courageuse Avril part à la recherche de ses parents, des scientifiques mystérieusement disparus…
Grâce à l’inventivité de Tardi, «Avril et le monde truqué» nous transporte dans des décors extraordinaires, où trônent des tours Eiffel jumelles. Si le style des dessins et l’animation proprement dite diffèrent des films de Miyazaki, on retrouve dans «Avril» ce qui passionne chez le maître japonais: une héroïne déterminée, des personnages ambivalents, des engins volants rétro-futuristes, une mise en abyme de la folie des hommes et de la destruction de la nature… En résulte un film d’animation fascinant et d’une rare intelligence.
STUDIOCANAL
