A voir vendredi 11 mars 2016 à 13h35 sur Arte |
Cinéaste d’origine grecque naturalisé français, Konstantínos Gavrás, dit Costa-Gavras, est devenu l’une des plus grandes figures du cinéma engagé, en signant des œuvres très fortes comme «L’Aveu» (1970), «Etat de siège» (1973) ou «Missing» («Porté disparu»), Palme d’or à Cannes en 1982.
Réalisé en 1969, produit par Jacques Perrin, écrit par Costa-Gavras en collaboration avec Jorge Semprun, tourné en Algérie, «Z» (1969), son troisième long-métrage, est adapté du roman homonyme de l’écrivain grec Vassilis Vassilikos, paru à la suite de l’assassinat de Grigóris Lambrákis, médecin, athlète, et surtout homme politique grec, pacifiste de gauche, dont les autorités firent passer l’assassinat pour un accident.
Dans un pays imaginaire où l’on craint l’arrivée de la gauche au pouvoir au seuil des années 1960, Z (Yves Montand), président du Mouvement national pour la Paix, meurt après avoir été attaqué par un triporteur. Tandis que la police soutient la thèse de l’accident de voiture, un jeune juge d’instruction (Jean-Louis Trintignant) mène l’enquête et élabore la version d’un assassinat politique organisé par la police…
Succès inattendu, Oscar du meilleur film étranger en 1970, «Z» est un thriller politique admirablement porté par une belle brochette d’acteurs. Dépassant le simple réquisitoire contre la dictature des colonels, Costa-Gavras y aborde le glissement de la démocratie vers le fascisme, en mettant non seulement en évidence les collusions entre les pouvoirs judiciaire et exécutif, mais aussi les grandes manipulations internationales. Partant, «Z» est mené tambour battant, allie le suspense au réalisme, ce qui en fait un très grand film, aussi nécessaire qu’efficace!
de Costa-Gavras
Algérie / France, 1969, 2h05
