A voir mercredi 29 mars 2017 à 20h40 sur RTS Deux |
Réalisateur des autrement réussis «Qui a peur de Virginia Woolf ?» (1966), «Le Lauréat» (1967) et autre «Ce plaisir que l’on dit charnel» (1971), Mike Nichols, de son vrai nom Michael Igor Peschkowsky, n’a de loin pas signé son meilleur film avec «Working Girl». Mais cette version «yuppie» de Cendrillon n’en est pas pour autant dénuée d’intérêt.
Tess (Melanie Griffith) est une petite secrétaire gentille et un brin vulgaire qui veut faire carrière, en dépit d’un manque criant de diplômes. Dans ce dessein, elle prend modèle sur Katharine (Sigourney Weaver), la nouvelle dirigeante du bureau des fusions et acquisitions de la firme de Wall Street où elle travaille.
Suite à un accident, qui éloigne providentiellement Katharine de New York durant quelques semaines, Tess prend sa place, usurpe même son identité pour conclure une affaire importante. Se découvrant un don pour le mimétisme, la petite secrétaire change complètement d’allure, jusqu’à transformer sa voix en imitant les intonations de sa patronne alitée.
L’intérêt principal du film réside bien sûr dans cette métamorphose aliénante, dictée par le marché et l’ambition. Certes, le sieur Nichols ne va pas jusqu’au bout de sa démonstration, absolvant sans ambages la petite secrétaire partie à la conquête de la jungle de Manhattan. Partie de rien, il l’excuse trop volontiers, édulcorant sa charge contre le modèle de réussite néolibérale.
de Mike Nichols
Etats-Unis, 1988, 1h55