A voir dimanche 18 décembre 2016 à 20h55 sur 6ter |
Début 2006, la société Disney se payait pour plus de sept milliards de dollars les Studios Pixar, le nec plus ultra de l’animation numérique. Plombé par un cruel manque de créativité, l’empire légué par l’Oncle Walt commençait à piquer du nez. Trois ans plus tard, l’acquisition à prix d’or du savoir-faire inégalable des stars du pixel animé a produisit ses effets. Même s’il ne fût pas estampillé Pixar, «Volt, héros malgré lui» est nanti des deux grandes qualités qui caractérisent les productions des créateurs de Nemo, Ratatouille et Cie: animation 3D virtuose et intelligence du scénario!
Vedette de la télé, Volt est un chien de berger qui croit réellement incarner le justicier de la série dont il est le héros. Abusé par les producteurs, il n’a jamais flairé que les facultés étonnantes dont l’ont doté ses scénaristes sont décuplés par des effets spéciaux «dernier cri». Un concours de circonstance le boute hors des plateaux où il coulait sa naïve existence de star canine. Catapulté à New York, Volt doit traverser les Etats-Unis pour reintégrer son confort hollywoodien. Au cours de ce voyage très risqué, il fait l’amère expérience de l’inanité de ses soi-disant super pouvoirs dans le monde réel. Par chance, une chatte de gouttière un brin voyou et un hamster fanatique de ses exploits cathodiques vont l’aider à boucler son périple.
Après une séquence d’ouverture admirable d’efficacité mensongère, «Volt, héros malgré lui» prône un retour aux vertus de la réalité, qui ne manque pas de sel, venant de la part d’un film d’animation dont le champ des possibles est par définition illimité. Très joliment lancée, cette pique s’adresse évidemment aux «blockbusters» hollywoodiens dont les prises de vue réelles sont de plus en plus réduites à la portion congrue. Minées par les effets spéciaux, ces superproductions déréalisent leur propos, annihilant le sacro-saint processus d’identification du spectateur, lequel ne goûte que modérément la dimension par trop virtuelle des héros du jour… Volt a droit un susucre pour la peine, non?
Bolt
de Chris Williams & Byron Howard
Etats-Unis, 2008, 1h35