A voir lundi 31 octobre 2016 à 20h50 sur France 5 |
Ancien peintre ayant renoncé à la peinture par lucidité, Maurice Pialat filme les scènes de tous ses films comme si «c’était la première et la dernière fois». Conservant la violence du geste originel de la «nouvelle vague», Pialat casse le spectacle, arrache des moments de vérité à l’improvisation; bref, il pense le cinéma comme un art, à l’image de la peinture… justement.
Filmé avec Jacques Dutronc dans le rôle-titre, Van Gogh (1991) constitue un des sommets de son œuvre. Tournant le dos à l’imagerie romantique du génie, Pialat nous confronte au mystère de l’auteur des Tournesols (1887) dans toute son opacité; rien dans le film ne nous permet de déterminer si oui ou non Van Gogh est un grand peintre — car à son époque personne n’a su le dire! C’est pourquoi les toiles que nous voyons sont à dessein de vulgaires faux et volontairement donnés commes tels. Seul demeure, authentique, le spectacle de la souffrance de l’homme appelé Van Gogh – le «Hollandais», comme le désignaient les paysans d’Auvers-sur-Oise. Partant, un vrai remord commence à ronger le spectateur…
de Maurice Pialat
France, 1991, 2h38