Une bonne planque

A voir dimanche 15 février 2015 à 0h15 sur France 3 |

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Fils d’un compositeur d’opéra italien reconnnu, né à Milan en 1914, Alberto Lattuada était un touche-à-tout de génie. Après avoir approché l’architecture, la littérature et la photographie, il se lance dans la projection et la diffusion de films vers la fin des années 1930. Avec les Comencini et autres Mario Ferrari, il collabore à la cinémathèque italienne de Milan, et est finalement remarqué comme scénariste, puis débute la mise en scène en poursuivant de nombreuses recherches formelles, littéraires et filmiques.

Tour à tour, calligraphiste, néoréaliste, pamphletiste, surréaliste ou érotiste, Lattuada surprend à chaque film. Dans les années 1970, il se lance dans la comédie à l’italienne avec «Venga a prendere il caffé da noi» («Venez prendre le café chez nous» (1970), puis «Bianco rosso e…», où il réunit Sophia Loren, Adriano Celentano et Fernando Rey.

Après plusieurs années passées en Libye, Sœur Germana prend la direction d’un hôpital au nord de l’Italie. Elle y fait la connaissance d’un patient, Annibal Pezzi, un communiste et syndicaliste en réalité en parfaite santé, qui régente l’hôpital à sa façon. Du fait de son attirance pour Germana, l’homme est bien décidé à rester, mais la sœur le force à quitter les lieux, jusqu’à ce qu’il réapparaisse, grièvement blessé cette fois…

Partant de ce pitch on ne peut plus fertile, le très éclectique cinéaste italien tisse des scènes comiques avant de tirer son histoire vers le mélodrame. Comme Sœur Germana qui connaît les faiblesses et les souffrances humaines, et se met littéralement au service de des autres, Annibale est mû par des convictions communautaires et égalitaires profondément marxistes. Une comédie délicieusement critique et humaniste, qui n’a rien perdu de son actualité!

Bianco, rosso e…
de Alberto Lattuada
France / Espagne / Italie, 1972, 1h34