A voir dimanche 3 juillet 2016 à 0h20 sur France 3 |
Connu pour avoir dirigé les Marx Brothers dans l’un de leurs meilleurs films («A Night at Casablanca»), le réalisateur américain Archie Mayo (1891-1968) a tourné «Under 18» en 1932, soit deux ans avant l’entrée en vigueur du fameux code Hayes dont l’un des rédacteurs était un père jésuite.
Pour mémoire, ce code qui synthétisait de façon très efficace les trois types de censures généralement répertoriés (morale, économique et politique) fut établi à la demande des Majors qui, tout en feignant de s’effrayer de la licence de leurs cinéastes, surent à merveille tirer parti de cet instrument de contrôle. «Under 18» est caractéristique de ces films hollywoodiens que l’on a qualifiés de «pré-code».
Marge Evans (Marian Marsh) est éprise de Jimmie Slocum (Regis Toomey) mais craint que leur mariage ne tourne à la catastrophe en raison de leur extrême pauvreté, à l’exemple de sa sœur Sophie (Anita Page) qui est obligée de venir habiter chez leur mère car elle est en train de divorcer de son mari Alf (Norman Foster) au chômage. Désireuse de payer les frais de divorce de Sophie, qui n’en a pas les moyens, Marge se résout alors à fréquenter Raymond Harding (Warren William) un play-boy richissime…
Typique des drames que la Warner a produits à cette époque, histoire d’appâter les «working poor» et en particulier les femmes, «Under 18» reflète de manière très crue la misère des classes défavorisées (pauvreté, prostitution, femme ou homme entretenu). Il inclut aussi des actes sexuels sous-entendus et monnayés. La délicate Marian Page joue souvent en lingerie transparente, l’une des constantes des films «pré-code»… Une curiosité qui ne laisse pas de fasciner du fait de sa violence sociale à peine édulcorée!
de Archie Mayo
Etats-Unis, 1931, 1h20