Un Temps pour l’ivresse des chevaux

Cannes 2000, Caméra d’or
de Bahman Ghobadi
avec Nehzad Ekhtiar-Dini, Amaneh Ekhtiar-Dini, Madi Ekhtiar-Dini, etc.


Né en 1969 au Kurdistan iranien, Bahman Ghobadi s’est formé auprès du «maître» Abbas Kariostami, dont il a été l’assistant sur plusieurs films. Passé à la réalisation, Ghobadi a décroché avec «Un temps pour l’ivresse des chevaux» la Caméra d’Or du festival de Cannes 2000. Autant vous prévenir tout de suite, cet «exercice» de survie hallucinant est un film où l’on ne pleure jamais… bien trop grave, bien trop urgent! A la frontière entre l’Irak et l’Iran, cinq frères et sœurs tentent coûte que coûte de rester en vie. Paradoxalement, l’aîné de cette petite communauté convulsivement fraternelle est le plus petit: atteint de nanisme, il est porté à la hanche, comme un baluchon, par les uns et les autres…

Arrive le jour où la maladie le rattrape: il va mourir, à moins de subir une opération. Au cœur de l’hiver, frères et sœurs fomentent alors une drôle de machination humanitaire. La sœur aînée se vend en mariage à une famille irakienne, tandis que l’un des frères, avec la mule qui sert de dot, s’efforce de rejoindre l’hôpital le plus proche. Pour mieux résister au froid, on fait boire la bête de trait… Perturbant, secouant, glaçant, mais tellement humain, c’est à coup sûr l’un des plus grands films de la décennie!
ZAMANI BARAYÉ MASTI ASBHA, 2000, Iran, couleur, 1h48, programme n°131