A voir lundi 15 juin 2015 à 13h35 sur Arte |
Après le triomphe du western-spaghetti de Sergio Leone, «Le Bon, la Brute et le Truand» (1967), auquel Bob Kennedy en personne se réfère dans ses discours électoraux, Clint Eastwood a le vent en poupe. En 1968, la Universal le contacte pour qu’il produise et interprète «Un Shérif à New York» («Coogan’s Bluff»). Après le renvoi d’un obscur tâcheron, la Major confie la réalisation du film à Donald Siegel, un spécialiste du thriller qui a déjà acquis une solide réputation d’auteur! Eastwood qui n’a encore réalisé aucun film va beaucoup apprendre à son contact…
L’argument du vingt-cinquième long-métrage du réalisateur de «L’Invasion des profanateurs de sépultures» tient en quelques lignes: shérif-adjoint dans un bled paumé de l’Arizona profond, Coogan s’en vient à New York pour récupérer un prisonnier. Ce dernier parvient à s’évader. Coogan le traque avec des méthodes peu orthodoxes…
Avec l’intuition qui le caractérise, Siegel fait de Eastwood un anti-héros et le rend franchement antipathique. Egoïste et sans scrupule, son personnage est prêt à toutes les vilénies pour faire triompher la loi de façon plutôt ambiguë… Coogan porte en lui le germe des figures paradoxales qui ne vont cesser de hanter l’œuvre à venir de Eastwood, ce qui rend ce petit film bien ficelé des plus passionnants!
Coogan’s Bluff
de Don Siegel
Etats-Unis, 1968, 1h36
