Un nommé Cable Hogue

A voir samedi 30 avril 2016 à 8h35 sur RTS Un |

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Tourné juste après «La Horde sauvage», «Un nommé Cable Hogue» traite du même thème: la conquête de l’Ouest est finie, celle de l’univers peut commencer. Toutefois, le procédé est ici radicalement différent: Sam Peckinpah ne recourt plus à une débauche de violence pour montrer un monde finissant, mais à un humour grinçant: western atypique, «Un nommé Cable Hogue» a les allures d’une comédie dont les quelques grosses blagues ne parviennent pas à masquer la mélancolie.

Arizona, 1908. Cable Hogue (superbement incarné par Jason Robards qui venait de jouer dans «Il était une fois dans l’Ouest»), un prospecteur malchanceux, est abandonné sans eau dans le désert par deux associés peu scrupuleux. Il erre pendant plusieurs jours et finit par trouver un point d’eau. Le seul à des kilomètres à la ronde, il achète aussitôt, pour deux dollars cinquante (sa seule fortune), le terrain attenant et fonde avec un pasteur obsédé sexuel (hilarant personnage joué par l’Anglais David Warner) sa petite entreprise, y construisant une halte pour les diligences qui passent non loin de là.

Son rêve d’une vie meilleure s’épanouit lorsqu’il se prend à aimer Hildy – la très sexy prostituée locale dont il s’est amouraché. Hélas cette dernière rêve plus de mener la grande vie à San Francisco que de tenir un commerce en plein désert… Les modestes ambitions de Cable Hogue seront contrariées par la perte de ses illusions et par l’apparition des premières automobiles, annonçant sa mort tant commerciale que physique dans une scène cruellement ironique.

A noter que Sam Peckinpah citait volontiers ce film comme le fruit préféré de son travail.

The Ballad of Cable Hogue
de Sam Peckinpah
Etats-Unis, 1970, 2h01