A voir vendredi 14 juillet 2017 à 18h40 sur TV5 Europe |
Claude Berri (1934-2009) n’était pas seulement le producteur «fortuné» de «Bienvenue chez les Ch’tis». Pendant plusieurs décennies, le patron de Renn Production aura été l’une des figures-clefs de l’industrie cinématographique française, l’un des premiers à saisir l’interdépendance entre films d’auteur et «blockbusters», entre cinéma et télévision, promouvant un nouveau modèle de production. Partant, avec quelques autres, il avait réussi à imposer sa marque au paysage audiovisuel tricolore, produisant Oury, Zidi ou Annaud pour pouvoir s’«offrir» les Téchiné, Pialat, Truffaut, Polanski, Chéreau, Kechiche ou Demy.
Homme de pouvoir et de caractère, Berri n’a jamais craint la provocation, la prise de risque et l’aventure. En mai 1968, avec Godard, il se suspendait aux rideaux du cinéma pour faire capoter le Festival de Cannes. En août de la même année, avec Truffaut, il allait chercher à Prague les enfants de Milos Forman sous le nez des sbires de Brejnev. Réalisateur, il montrait l’exemple en alternant des films formatés grand public et des œuvres subtilement vouées à l’échec comme «La Débandade» (1999) où il témoignait de son impuissance…
Réalisé en 1977, «Un Moment d’égarement» est l’une des comédies de mœurs les plus attachantes des années 1970. Le film raconte l’histoire de Pierre et Jacques (Jean-Pierre Marielle et Victor Lanoux), deux pères amis et complices, qui emmènent leurs filles respectives, Martine et Françoise (Christine Dejoux et Agnès Soral), en vacances à Saint-Tropez. L’un deux, Pierre se laisse séduire par Françoise, la fille de son meilleur ami.. Passant au crible l’inconstance des relations humaines, qu’elles soient générationnelles, amoureuses, amicales ou fantasmées, Berri réussit un film tendre et intimiste, tout révélant la jeune Agnès Soral, d’un naturel déconcertant!
de Claude Berri
France, 1977, 1h25