A voir samedi 25 mai 2013 à 10h30 sur RTS Un |
Appelé à devenir le spécialiste ès western après les succès de «Fort Bravo» (1953), «Règlement de comptes à O.K. Corral» (1957) et «Les Sept Mercenaires» (1961), le réalisateur américain John Sturges a réalisé en 1954 «Un homme est passé», un film moins connu que les autres, mais ô combien réussi, avec les excellents Spencer Tracy et Lee Marvin en tête d’affiche!
Un étranger manchot (Spencer Tracy) débarque dans une petite ville poussiéreuse de l’Ouest, appelée Black Rock, pour rendre hommage à la mémoire d’un jeune homme américain d’origine japonaise qui lui a sauvé la vie. Las, il découvre que le père de ce dernier a été assassiné. Menant l’enquête, il doit affronter les habitants de Black Rock, qui le voient d’un mauvais œil…
«Un homme est passé» est l’un des premiers films hollywoodiens à dénoncer ce que les Américains ont fait subir aux Nippo-Américains durant la Deuxième Guerre mondiale. En suivant le schéma d’une intrigue policière à résoudre, Sturges utilise à merveille le format Scope (une nouveauté à l’époque) pour amplifier la déshumanisation de ses personnages par des cadrages très larges et des plans insistants. En résulte un western moderne au suspense angoissant, contre le racisme et la bêtise collective, brillamment porté par Spencer Tracy, récompensé par le Prix d’interprétation à Cannes en 1955.
Bad Day at Black Rock
de John Sturges
Etats-Unis, 1954, 1h21