A voir lundi 5 janvier 2015 à 22h35 sur Gulli |
Auteur, acteur de théâtre et de cinéma, réalisateur atypique, anarchiste et satyrique, habile à la dérision et à la provocation, Jean-Pierre Mocky s’est naturellement retrouvé en phase avec les événements de Mai 68, livrant des films noirs qui s’en prennent avec roublardise aux institutions et à la nature humaine, souvent magnifiquement interprétés par Bourvil, Francis Blanche et lui-même, tels «Solo» (1970), «L’Albatros» (1972) ou «Le Piège à cons» (1979). Farouchement indépendant, cet ex-stagiaire de Visconti et Fellini tourne et se fâche à la vitesse de l’éclair, comptant à ce jour une soixantaine de longs-métrages à son actif.
Parmi ses œuvres incontournables, «Un drôle de paroissien» caracole en tête du classement. Cette cinquième réalisation raconte l’histoire improbable des Lachesnaye, une famille aristocratique complètement ruinée qui n’a gardé de ses gloires passées qu’une méchante tendance à ne rien faire. Georges (Bourvil), le fils aîné, se rend alors à l’église pour implorer les saints de lui apporter une solution. Soudain, en entendant le cliquetis des pièces laissées par les fidèles, il pense reconnaître un signe du ciel. Mû par cette révélation, Georges s’improvise pilleur de troncs d’église…
Contrairement à la vocation divine de Georges Lachesnaye, cette première collaboration entre Jean-Pierre Mocky et Bourvil fut de bon augure pour la suite de leur carrière. En la personne de Bourvil, le cinéaste trouva un ami, mais surtout un interprète capable des plus grandes finesses de jeu et le rappela inlassablement jusqu’à ce que la mort de l’acteur ne les sépare, comme en témoignent «La Grande Frousse» (1964), «La Grande Lessive» (1968) et «L’Etalon» (1970). De cette rencontre au sommet naquit cette savoureuse satire antireligieuse, dont l’originalité ne peut être que l’œuvre d’un Mocky!
de Jean-Pierre Mocky
France, 1963, 1h25