A voir samedi 17 septembre 2016 à 10h25 sur Arte |
Tour à tour aviateur, compositeur, metteur en scène à Broadway et scénariste, le réalisateur, producteur et acteur américain Preston Sturges, né le 29 août 1898 à Chicago, est appelé à Hollywood dans les années 1940 et s’impose rapidement comme l’un des cinéastes les plus habiles en matière de comédie loufoque («screwball comedy»), dans la veine de maître Lubitsch. Doué d’un sens du dialogue et de l’humour des plus affûtés, Sturges multiplie les satires drôles et acérées de l’establishment hollywoodien et des mœurs politiques dès son premier long-métrage, «Gouverneur malgré lui» (1940), pour lequel il reçoit l’Oscar du meilleur scénario. Un succès immédiat, suivi un an plus tard du fallacieux «Un cœur pris au piège».
Voguant vers les Etats-Unis, Charles Pike, un millionnaire introverti, tombe sous le charme de la belle Jean Harrington, mais la repousse lorsqu’il apprend qu’elle joue les séductrices chasseuses de maris fortunés. Ayant plus d’un tour dans son sac, la jeune femme va tout de même arriver à ses fins en réapparaissant à plusieurs reprises et sous différentes identités dans la vie du pauvre Charles…
Eblouissante, Barbara Stanwyck mène par le bout du nez le jeune Henry Fonda, dans le rôle d’un grand benêt à la maladresse tout burlesque. D’une imposture à une autre, Preston Sturges se moque sans vergogne des profiteurs et des riches, s’amuse des vraisemblances ou des invraisemblances et truffe son film de sous-entendus sexuels qui déjouent malicieusement toutes les règles de bonne conduite hollywoodiennes. Un régal!
The Lady Eve
de Preston Sturges
Etats-Unis, 1941, 1h34