A voir lundi 6 février 2017 à 0h25 sur Arte |
Fassbinder disparu dès 1982, Werner Schroeter trépassé en 2010, Rosa von Praunheim (septante-quatre ans en novembre prochain) est sans doute le dernier représentant de ce cinéma allemand unique en son genre, enfanté à la fin des années 1960.
Connu pour son fameux film-manifeste «Ce n’est pas l’homosexuel qui est pervers, mais la situation dans laquelle il vit» (1970), von Praunheim a tourné moult œuvres engagées, empreintes d’une théâtralité perturbante, à l’exemple de «Un virus sans morale», «Je suis ma propre femme» ou encore «Les Tantouzes ne mentent pas».
«Un amour violent» (2015) constitue son dernier film en date. Entre documentaire et fiction, von Praunheim y décrit la rédemption d’Andreas Marquardt, ex-champion allemand de karaté puis proxénète, qui triompha (tardivement) d’une existence marquée par la violence.
Abusé dès l’âge de six ans, Andreas a ensuite passé la plus grande partie de sa vie à profiter des plus faibles que lui. Sans jugement, en jouant de façon remarquable avec les silences, le noir et blanc et la couleur, le cinéaste reconstitue son passé jalonné par l’innommable (inceste, coups et blessures, tortures morales et tutti quanti). Grâce à une thérapie, Andreas a fini par s’en sortir. Aujourd’hui, il enseigne les arts martiaux et vient en aide aux victimes d’abus sexuels… Bouleversant!
Härte
de Rosa von Praunheim
Allemagne, 2015, 1h29