A voir mardi 5 novembre 2013 à 23h25 sur RTS Deux |
Walter Vale (Richard Jenkins) enseigne l’économie dans une université du Connecticut. Cet homme plutôt terne a conservé à New York un appartement qu’il n’utilise plus. A l’occasion d’un colloque auquel son recteur l’a contraint à participer, il revient à Manhattan pour découvrir que son pied-à-terre est occupé par un couple d’immigrés clandestins très débrouille. Cohabitant avec Tarek le Syrien (Haaz Sleiman) et Zainab la Sénégalaise (Danai Jekesai Gurira), Vale se laisse peu à peu gagner par leur joie de vivre. Pour gagner sa croûte, Tarek joue du djembé dans les clubs de jazz. Sous ses dehors insipides, l’universitaire voue une passion à cette même musique. Ce point commun achève de rapprocher les deux hommes. Las, à la suite d’un contrôle d’identité dans le métro, Tarek est expédié dans l’un de ces centres de détention «arbitraire», instaurés par Bush Junior, dans la foulée des attentats du 11 septembre.
«The Visitor» perd alors sa bonhomie et vire sans crier gare au cauchemar. Avec l’aide de la mère de Tarek (Hiam Abbass), Vale tente de démêler l’écheveau absurde d’un système sécuritaire qui a entraîné les restrictions des libertés individuelles que l’on sait… Auteur d’un premier long-métrage attachant, «The Station Agent» (2003) qui n’a pas eu l’heur d’être distribué en Suisse, le réalisateur américain indépendant Thomas McCarthy retourne comme une crêpe tous les bons sentiments pour confronter le spectateur à une réalité brutale, dont son protagoniste fera l’amère expérience. Son film doit énormément à l’interprétation de Richard Jenkins. Commis jusque-là à des apparitions secondaires, exception faite du rôle de spectre qu’il a joué dans l’excellente série «Six Feet Under», cet acteur se révèle prodigieux de présence, contribuant à faire de «The Visitor» une véritable réussite.
de Thomas McCarthy
Etats-Unis, 2007, 1h45