The Lovely Bones

de Peter Jackson
avec Saoirse Ronan, Mark Wahlberg, Stanley Tucci, Susan Sarandon, etc.


En adaptant «The Lovely Bones», le roman et best-seller de l’écrivaine américaine Alice Sebold, publié en 2003 en France sous le titre «La Nostalgie de l’ange», Peter Jackson a sans nul doute voulu renouer avec le «fantastique intimiste» de «Heavenly Creatures» (1994), l’une de ses plus belles réussites. Très loin des hordes tapageuses du «Seigneur des anneaux» et de la relecture érotisée et spectaculaire du mythe de «King Kong», son onzième long-métrage partage en effet une parenté certaine avec «Heavenly Creatures», conte de fées tournant au cauchemar, à la différence près que «The Lovely Bones» accomplit exactement la trajectoire inverse, atteignant au final un apaisement inclinant à l’espoir… Violée puis assassinée dans un champ de blé par un homme aux allures rassurantes de monsieur tout le monde (Stanley Tucci), Susie Salmon (Saoirse Ronan) observe depuis l’au-delà sa famille sous le choc de sa disparition, ainsi que la progression de l’enquête censée confondre son meurtrier. La police piétinant dans ses investigations, l’adolescente va essayer d’aider son père (Mark Wahlberg), alors que sa mère (Susan Sarandon) sombre dans la folie et que sa sœur qui n’était déjà pas la «préférée» se renferme encore plus… Tournant pour la première fois hors de sa Nouvelle-Zélande natale, le réalisateur de «Bad Taste» (1987) a investi une petite ville de Pennsylvanie pour y instaurer l’un de ces climats pétris d’inquiétude dont il a le secret. Au-delà d’un suspense parfois très éprouvant pour le spectateur, «The Lovely Bones» constitue une matérialisation stupéfiante du travail de deuil qui concerne non seulement les proches de la jeune défunte, mais aussi cette dernière!
Etats-Unis / Grande-Bretagne / Nouvelle-Zélande, 2009, couleur, 2h15, programme n°160