The Green Hornet

A voir mardi 28 février 2017 à 23h40 sur TF1 |

Un gosse de riche insupportable fait la paire avec un domestique zélé mais un tantinet insolent pour jouer aux superhéros… Voici la première incursion du cinéaste «auteuriste» Michel Gondry (dont on attend avec impatience son adaptation de «L’Ecume des jours» de Boris Vian) dans le domaine de la superproduction hollywoodienne!

Débutant sa carrière aux Etats-Unis, le Français Michel Gondry s’est fait connaître en réalisant des clips vidéo délirants d’inventivité pour la chanteuse Björk. Il a abordé la fiction long-métrage en 2001 avec «Human Nature», comédie décalée aux accents rousseauistes. Trois ans plus tard, ce passionné de musique s’est montré encore plus convaincant sur «Eternal Sunshine of The Spotless Mind», en expérimentant sur Jim Carrey un procédé très amer permettant d’éliminer tout souvenir de l’être aimé.

Revenu en France, il y a bricolé son film le plus attachant, «La Science des rêves» (2006) où un jeune rêveur, en émule du plasticien Thomas Hirschhorn, s’invente une émission de télévision «en carton» pour épater Charlotte Gainsbourg. En regard de son œuvre atypique où la plus haute technologie côtoie souvent le matériel de récup’, l’annonce improbable de l’implication de Gondry dans «The Green Hornet» («Le Frelon vert») a fait saliver plus d’un cinéphile! Autant annoncer tout de suite la couleur, le résultat, hélas, ne convainc qu’à moitié. Ne lui en voulons pas trop: appelé d’urgence sur un tournage en perdition, Gondry a fait ce qu’il a pu…

La source de ce demi-échec est en effet à chercher dans le scénario, écrit avant l’arrivée du Français sur le plateau par Seth Rogen, comique très porté sur le verbe, découvert par Jude Apatow («En cloque mode d’emploi»). Tout en conservant l’argument de base de la «vieille» série télévisée d’origine, Rogen l’a accommodé à la sauce du «buddy movie» appariant deux héros dissemblables qui se bombardent de répliques vachardes. Pris dans ce corset de dialogues, Gondry, de toute évidence, n’a pas pu se laisser aller à ses délires visuels coutumiers, se fendant ci et là de citations «cartoonesques» savoureuses et d’une utilisation géniale du split screen.

de Michel Gondry
Etats-Unis, 2010, 1h54