The Element of Crime

A voir lundi 10 novembre 2014 à 23h25 sur Arte |

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Le Danois Lars von Trier jouit d’une réputation très peu politiquement correcte: on le dit agoraphobe, misanthrope, maniacodépressif, hypocondriaque… Qu’importe, car il est sans conteste l’un des cinéastes les plus importants des deux dernières décennies, sinon l’un des plus influents! Admirateur et continuateur de son compatriote Carl Theodor Dreyer, il s’est livré à ses expériences formelles hardies dès le début des années quatre-vingt avec sa trilogie «Europe», avant de prendre conscience de l’importance de l’acteur et de fonder avec son compère Thomas Vinterberg le fameux «Dogma», un «vœu de chasteté cinématographique» excluant tout artifice.

Premier volet de sa trilogie, «The Element of Crime» pose les jalons de l’échec inéluctable des utopies de l’Homme dans une Europe désenchantée. Selon le bien nommé The Element of Crime, une méthode élaborée par le grand enquêteur et professeur Osborne, un inspecteur doit entrer dans l’esprit de l’assassin qu’il recherche afin de l’attraper. Le policier Fisher, installé au Caire depuis treize ans, rapporte sous hypnose les faits liés au meurtre barbare qu’il tentait d’élucider deux mois auparavant en Europe, grâce à cette fameuse théorie…

Très opaque, ce récit initiatique à l’épilogue excessivement sombre constitue une œuvre fascinante, mais ô combien difficile d’accès. Véritable prouesse plastique, le film enchaîne des plans composés au millimètre près, qui lui ont d’ailleurs valu le prix technique du jury au Festival de Cannes. Seulement, à force d’expérimentations, Lars von Trier obscurcit son scénario, au risque de perdre quelques spectateurs en route. Destiné à un public averti!

Forbrydelsens element
de Lars von trier
Danemark, 1984, 1h35