The Dark Knight, Le Chevalier Noir

A voir lundi 1er mai 2017 à 23h50 sur TMC |

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Créé en 1939 par les bédéastes Bob Kane et Bill Finger, le personnage de Batman séduit très vite les cinéastes. Dès 1943, ce justicier masqué a sauvé le monde sur grand écran. Au milieu des années 60, il est devenu la proie d’une série de télévision de 120 épisodes très populaire. En 1989, c’est Tim Burton, cinéaste visionnaire s’il en est, qui lui donne ses véritables lettres de noblesse. Devenu dès lors une véritable franchise hollywoodienne, Batman connaît des fortunes plutôt diverses, au gré du talent des réalisateurs appelés à filmer ses exploits.

Cinéaste souvent passionnant, Christopher Nolan a décrit sa genèse en 2005 dans «Batman Begins», respectant sa particularité qui le rend très différent de super héros comme Superman ou Spiderman: il ne possède aucun pouvoir, sinon son intelligence et, peut-être, son ressentiment. Le réalisateur de «Prestige» (2006) a conçu «The Dark Knight» comme une suite directe à «Batman Begins». Sous la défroque de l’homme chauve-souris, Christian Bale se confronte pour la première fois au Joker, esprit malfaisant dont Gotham City aura beaucoup à souffrir! Ce «méchant» au rictus à nul autre pareil est interprété par le regretté Heath Ledger (le film lui est dédié). Le tableau brossé étonne par sa noirceur: le sentiment de culpabilité suinte de partout, jetant le doute sur la légitimité des actions entreprises.

Bien que futuriste, l’argument est de toute évidence représentatif de l’Amérique d’aujourd’hui, celle qui doute, celle de l’après-guerre irakienne et du scandale des «subprimes». Les rivalités amoureuses l’emportant même sur le devoir à accomplir, à l’exemple de la monstrueuse métamorphose qui affecte le procureur Dent, jusque-là allié indéfectible de Batman. Sur un plan plus formel, même si nous sommes loin des fastes baroques de Burton, «The Dark Knight» de Nolan échappe au formatage du «blockbuster» grâce à son aspect «serial» qui privilégie la péripétie et l’imprévu.

The Dark Knight
de Christopher Nolan
Etats-Unis, 2008, 2h27