Suspiria

A voir lundi 9 mars 2015 à 0h25 sur France 2 |

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Scénariste de formation, Dario Argento participe à l’écriture de nombreux films de genre, dont le désormais grand classique «Il était une fois dans l’Ouest» (1968) de Sergio Leone. Dès 1969, il passe derrière la caméra avec «L’Oiseau au plumage de cristal», dans lequel il explore et s’approprie les codes du giallo, un cinéma d’exploitation à mi-chemin entre l’enquête policière, le macabre et l’érotisme. Des «Frissons de l’angoisse» (1975) au «Syndrome de Stendhal» (1996) en passant par «Ténèbres» (1982), Dario Argento est l’auteur d’une filmographie culte, vénérée par les amateurs de cinéma bis, qui lui a valu le titre de «maître du giallo».

Réalisé en 1977, «Suspiria» marque un certain tournant dans l’œuvre d’Argento. Le cinéaste emmène ce film au-delà de la violence froide qui ponctue ses précédents opus en lui ajoutant une couleur hautement ésotérique. Fraîchement débarquée des Etats-Unis, Suzy Banyon se rend à Fribourg pour intégrer une prestigieuse académie de danse. Dès son arrivée, elle est prise de malaise et assiste à une série de meurtres violents. Consultant un psychiatre, elle apprend que l’école était jadis dirigée par la Reine noire, une sorcière extrêmement puissante…

Rythmé par les synthétiseurs enivrants de Goblin, le groupe de rock attitré du cinéaste, «Suspiria» développe une intrigue somme toute banale, mais atteint des sommets grâce à une esthétique gothique diablement angoissante. Avec un sens inouï du détail, Argento compose chaque cadre au cordeau, transformant chaque plan en véritable œuvre picturale. La saturation des teintes et la grandiloquence des décors d’inspiration baroque, voire roccoco, participent encore à décupler cette empreinte stylistique, élevant ce film au rang d’œuvre maîtresse dans la carrière de son auteur, si ce n’est du cinéma de genre!

de Dario Argento
Italie, 1976, 1h38