Stalker

de Andreï Tarkovski |
avec Alexandre Kaïdanovski, Anatoli Solonitsine, Nikolaï Grinko, Alissa Freindlikh, etc.

A la suite d’une catastrophe à l’origine mystérieuse, toute une partie civilisée de la planète a été interdite d’accès et donc laissée à elle-même; pour la visiter, certains payent une fortune un guide appelé «stalker» — qui a peut-être subi une lobotomie, comme le laisse supposer un «triangle» blanc sur sa tempe. Le bruit court qu’il existerait au centre de la «Zone» une chambre mystérieuse exauçant les vœux de celui qui y pénètre! Un savant et un écrivain, prototypes de l’intelligentsia soviétique, s’efforcent de suivre le «stalker» à la recherche de cette chambre mystérieuse. En anglais, «to stalk» signifie très précisément «chasser à l’approche», en s’avançant dans un terrain inconnu, entre désir et peur. Dans ce qui constitue sans doute son plus grand film, Tarkovski préfigure un futur angoissant dont la lenteur fascinante semblait à l’aune de l’Union soviétique, cet empire immobile. L’empire disparu, sa vision reste-t-elle d’«actualité»? Gageons que oui!
URSS, 1979, couleur, 2h41; programme n°75