Sorry, Baby

Faisant l’objet d’une narration volontairement non linéaire, «Sorry, Baby» est découpé en cinq chapitres qui portent chacun un titre: le premier d’entre eux s’intitule «L’année du bébé». Professeure d’anglais dans une petite université sise en Nouvelle-Angleterre, Agnes (jouée par la cinéaste) accueille Lydie (Naomi Ackie), sa meilleure amie, dans la maison qu’elle partageait avec elle durant leurs études, où elle habite encore. Alors qu’elle s’apprête à fonder une famille à New York, Lydie, on le pressent, vient pour s’assurer qu’Agnes va bien. En surface, cela semble être le cas, quoique…

Via le deuxième chapitre, titré «L’année de la mauvaise chose», l’histoire revient en arrière, trois ans plus tôt. Brillante étudiante, Agnes a terminé un mémoire qui semble susciter l’admiration du professeur Decker (Louis Cancelmi): «extraordinary», s’exclame-t-il ! Ce dernier l’invite un soir chez lui pour soi-disant en discuter. Advient alors «la mauvaise chose», que la cinéaste filme à distance, de la façon la plus adéquate: une série de plans fixes extérieurs cadrant la demeure de Decker, alors que la nuit tombe, marquant le temps. D’apparence anodine, cette succession de plans dure assez longtemps pour éveiller notre suspicion. Enfin, Agnes réapparaît…

Les trois chapitres qui suivent racontent comment Agnes va tenter de se reconstruire, sans aucune garantie. Ils témoignent avec l’ironie de l’inadéquation de notre société confrontée à ce genre de situation: le peu d’empathie du médecin qui doit pratiquer le constat, l’embarras des autorités universitaires, etc. Ils attestent aussi de l’importance essentielle (le pléonasme est volontaire) de l’amitié pour regagner l’estime de soi et le respect de son corps, ainsi que le montre le dernier chapitre, ineffable et réconfortant, intitulé «L’année avec le bon sandwich»…

Lors de la conférence de presse qui a suivi la projection à Cannes, Eva Victor, à mots couverts et pudiques, a évoqué la dimension autobiographique de son film. Voilà qui explique sans nul doute le ton incroyablement juste de son interprétation.

de Eva Victor
Etats-Unis, 2025, 1h43

SORRY, BABY

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Rex Cinemotion, 18:00, VOST, 14/16 ans

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Rex, 18:00