Sonate d’automne

A voir mercredi 6 novembre 2013 à 0h20 sur Arte |

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Après sept ans sans se voir, Eva invite sa mère Charlotte, pianiste de renom, à venir la visiter dans le presbytère qu’elle occupe avec Victor, son mari pasteur, et Hélène, sa jeune soeur malade. Dans l’atmosphère calfeutrée du salon d’Eva et Victor, l’admiration d’une fille pour sa mère s’est transformée, au fil des ans, en vif ressentiment.

Jusqu’à quel point l’ambition professionnelle d’une femme occulte-t-elle son instinct maternel? A l’aide du gros plan et du champ/contre-champ, Ingmar Bergman répond à cette seule question. Avec la simplicité la plus brute, il encadre la tension qui augmente crescendo entre une jeune femme en mal d’amour maternel et sa mère, un monstre d’égoïsme. Tandis que les heures passent, les accusations se font de plus en plus virulentes jusqu’au départ, une fois de plus, de la mère. Le face à face a tourné au vinaigre, mais pourtant l’abcès a été crevé et, sorties grandies de cette confrontation, la mère et la fille peuvent reprendre le cours de leur vie dans une luminosité automnale faiblissante.

Premier réalisateur de l’histoire à recevoir la Palme des Palmes à Cannes, Ingmar Bergman est père d’une filmographie hallucinante, riche de plus de quarante films et presque autant de succès. Epuré de toutes fioritures superflues, «Sonate d’automne» raconte, comme souvent chez Bergman, la douleur de l’abandon. Pourtant, incapables de communiquer entre eux, c’est bel et bien dans la solitude que les personnages bergmaniens accèdent à leur vérité.

Ingrid Bergman avait laissé entendre à Ingmar Bergman son souhait de travailler avec lui. A travers Charlotte, le cinéaste a offert à l’actrice un dernier et sublime rôle de cinéma qui lui a permis de quitter les écrans vêtue de rouge impérial.

Höstsonaten
de Ingmar Bergman
France / Allemagne de l’Ouest / Suède, 1978, 1h39