A voir mercredi 18 novembre 2015 à 22h30 sur France 4 |
Ancienne zélatrice du «Dogma» cher à son compatriote Lars Von Trier, la cinéaste danoise Susanne Bier a développé une œuvre remarquable, scrutant nos relations humaines avec une saine cruauté. Depuis 2002 et «Open Hearts», elle a fait preuve d’une science remarquable dans le désamorçage glacial de situations à haut risque mélodramatique, en particulier dans «Brother» (2004), où elle a su porter à la plus froide incandescence une rivalité fraternelle entre un casque bleu en mission et son frère voyou resté au pays.
Dans son onzième long-métrage, la cinéaste joue à nouveau sur la confrontation difficile et douloureuse d’un idéal lointain et du réel domestique. Séparé de sa femme, Anton (Mikael Persbrandt) voit son fils aîné âgé de dix ans filer du mauvais coton. Alors qu’il est brutalisé à l’école, Elias (Markus Rygaard) est secouru par Christian (William Jonk Nielsen), un garçon plus âgé que lui. Les deux gosses se lient d’amitié jusqu’au jour où son protecteur, dont la mère vient de mourir du cancer, l’entraîne dans une entreprise de vengeance singulière. Forcé de réagir, le père d’Elias n’hésitera pas à écorner sa belle noblesse d’âme forgée par son expérience dans l’humanitaire…
Gommant toutes les aspérités humaines, la réalisatrice réduit ici son propos à une série de dilemmes moraux en les saupoudrant d’une large pincée de World Music. En ressort un mélodrame lacrymogène, quasi formaté pour l’obtention de l’Oscar du meilleur film étranger qu’il a reçu en 2011.
Hævnen
de Susanne Bier
Danemark / Suède, 2010, 1h53
