A voir dimanche 27 mars 2016 à 20h55 sur M6 |
Après les chromes un peu trop rutilants de «Cars» (2006), le studio Pixar retrouve toute sa superbe avec son huitième long-métrage dont la conception a été confiée à Brad Bird, réalisateur des déjà très réussis «Le Géant de fer» (1999) et «Les indestructibles» (2004). Pionnier de l’animation numérique depuis plus de dix ans, Pixar a pour habitude de se donner un grand défi technique à chaque film. Avec «Ratatouille», le défi a consisté à réussir à nous mettre littéralement l’eau à la bouche, avec des mets somptueux si parfaitement modélisés que l’on en oublierait leur nature synthétique! Au-delà de ce pari gagné à la perfection, cette ode peut encore se prévaloir de bien d’autres qualités, à commencer par celle de son scénario.
Rémi est un rat de campagne peu commun: alors que ses congénères se repaissent d’ordures, il passe son temps à dénicher la nourriture la plus fine. Voilà qui n’est pas étonnant de la part de ce muridé qui n’aspire qu’à une chose, devenir un grand cuisinier. Tout à sa quête gastronomique, le «rattus» gourmet perd la discrétion qui caractérise son espèce et suscite une catastrophe qui le contraint à s’exiler. Le hasard le fait échouer dans un grand restaurant parisien fondé par feu Emile Gusteau, le maître à penser de Remi. Las, cet établissement autrefois très réputé est tombé entre les mains d’un chantre de la malbouffe. Notre rat gastronome fait alors alliance avec un marmiton incapable. Caché sous sa toque, il enjoint l’incapable à exécuter les mythiques recettes de Gusteau, via un code décidé entre eux…
Mais n’en dévoilons pas plus pour préserver le fin mot de ce menu cinématographique de roi… A la pointe des nouvelles technologies, John Lasseter, producteur et fondateur du studio Pixar, continue donc à croire à la prééminence du scénario, pratiquant avec une rare intelligence l’inversion qui incline à la réflexion avec un personnage de rat fin gourmet. Il persiste aussi dans la double lecture ironique. Sans hésitation possible, «Ratatouille» décrit en filigrane l’histoire de la relation à rebondissements entre la société Disney et Pixar qui a fini par racheter l’entreprise déclinante de feu l’oncle Walt! Bref, une dégustation que l’on ne peut se refuser!
de Brad Bird
Etats-Unis, 2007, 1h50
