A voir vendredi 30 décembre 2016 à 13h35 sur Arte |
En 1912, le cinéaste italien Enrico Guazzoni lança tant la production des films à grand spectacle que le genre du péplum avec «Quo Vadis», tiré du roman de l’écrivain polonais Henryk Sienkiewicz publié quinze ans plus tôt. En 1951, son collègue américain Mervyn Leroy (1900-1987) en usine le remake luxurieux pour le compte de la Metro-Goldwyn-Mayer (MGM) qui investit pour l’occasion plus de huit millions de dollars, une somme énorme pour l’époque…
Marcus Vinicius (Robert Taylor), officier jusque-là exemplaire de l’armée romaine, tombe raide amoureux de Lygie (Deborah Kerr), une jeune et ravissante chrétienne que protège le colosse Ursus. Vinicius demande à son oncle Pétrone (auteur supposé du «Satyricon» dont Fellini tira le chef-d’œuvre que l’on sait) d’intervenir en sa faveur. Las, l’impératrice Poppée pique l’une de ces crises de jalousie dont elle a le secret, et glisse la malheureuse Lygie dans le lot de chrétiens que son époux Néron (Peter Ustinov) destine aux jeux du cirque…
N’en disons pas plus, sinon que Leroy, nettement plus à l’aise dans le film noir ou de gangsters («Little Cesar», «Two Seconds» et surtout «I Am a Fugitive From a Chain Gang»), n’a pas peur du ridicule… Avec les années, ce navet en «sandales» exhale un parfum de désuétude kitsch qui n’est pas sans charme et doit beaucoup à la photographie du génial Robert Surtees. Sans oublier le numéro de cabotinage d’un Ustinov plus «Néron que nature»!
Quo Vadis
de Mervyn Leroy
Etats-Unis, 1951, 2h40