Quinze jours ailleurs

A voir samedi 21 janvier 2017 à 8h35 sur RTS Un |

Sujet combien passionnant de la rétrospective de l’édition 2011 du Festival de Locarno, le cinéaste américain Vincente Minnelli (1910-1986) a été l’un des derniers grands metteurs en scène à œuvrer au sein du système dit «des studios». Reconnu pour ses comédies musicales, ce fils d’un violoniste italien a œuvré avec un égal talent dans les genres de la comédie et du mélodrame. Il a aussi passé au vitriol le star-system finissant d’Hollywood, notamment dans le très testamentaire «Les Ensorcelés» («The Bad and The Beautiful», 1952).

Tourné dix ans plus tard, «Quinze jours ailleurs» (1962) constitue dans cet esprit une sorte de codicille. On y revoit en effet Kirk Douglas à nouveau dans le rôle d’un acteur, Jack Andrus, qui sort d’une dépression très alcoolisée et va séjourner à Rome, histoire de retrouver la forme. Dans la Ville Eternelle, il retrouve Maurice Kruger (Edward G. Robinson), un vieux cinéaste aigri (plus ou moins inspiré du Fritz Lang «période américaine»)…

Avec une férocité feutrée, Minnelli filme le milieu cinématographique de l’époque comme un mauvais «remake» de l’âge d’or hollywoodien, désormais accommodé façon «soap opera» écœurant où il n’est plus question de cinéma, mais d’ego et de frustration. Un enterrement de première classe, magnifié par un format scope adopté en signe de dérision! A voir ou à revoir absolument!

Two Weeks in Another Town
de Vincente Minnelli
Etats-Unis, 1962, 1h47