A voir vendredi 5 mai 2017 à 0h45 sur RTS Un |
La famille Freeling coule des jours paisibles à Cuesta Verde, quartier aisé de Californie. Une nuit, Carol Anne, la cadette, se rend au salon pour discuter avec l’écran de télévision lorsqu’une étrange silhouette surgit et provoque un tremblement de terre. Dès lors, des phénomènes surnaturels surviennent au quotidien. Mystérieusement disparue, la fillette se manifeste par le biais du téléviseur et communique avec les siens. Après examen des lieux, deux parapsychologues rendent leur verdict: un poltergeist est bien décidé à jouer avec les nerfs des Freeling…
Eté 1982. Alors que Steven Spielberg filme «E.T. L’Extra-terrestre», il souhaite se lancer dans la réalisation d’une histoire de fantômes dont il a écrit le scénario. Mais lié par contrat à Universal Studios, il se voit refuser la possibilité de travailler sur les deux fronts. Aussi, il prend contact avec Tobe Hooper, réalisateur prometteur de l’inconfortable «Massacre à la tronçonneuse» (1974) et lui propose de diriger «Poltergeist», qu’il entend bien produire lui-même. La présence soutenue de Spielberg sur le plateau a conduit à de nombreux commentaires qui contestent le rôle de Tobe Hooper en tant que réalisateur du projet. En effet, «Poltergeist» comportent de nombreux thèmes spielbergiens, tels que la cellule familiale, la confrontation à des manifestations surnaturelles, le rôle important des enfants mais surtout de la mère qui, face à l’effondrement des derniers bastions de la raison, agit comme un véritable rempart. A ce sujet, Bertrand Tavernier, cinéaste français spécialiste du cinéma américain, considère «Poltergeist» comme la version négative d’«E.T. L’Extra-terrestre». A son sens, le scénario est identique, à la différence que le gentil envahisseur venu du cosmos se transforme ici en redoutable ectoplasme.
Au-delà des débats discutables qui ont trait à la paternité de film, l’intérêt de «Poltergeist» repose davantage sur un savant mélange de l’univers fantastique de Spielberg à celui, horrifique, de Tobe Hooper. Seul aux commandes de cette production, ce dernier aurait probablement livré un film sujet à la censure, beaucoup plus macabre, gore et pessimiste. De sa collaboration avec Spielberg, il en résulte un divertissement singulier qui n’a pas froid aux yeux; un morceau d’anthologie du cinéma des années 1980 dont l’inoubliable bande originale signée Jerry Goldsmith continue aujourd’hui encore de hanter l’inconscient du public.
de Tobe Hooper
Etats-Unis, 1982, 1h55