A voir lundi 5 août 2013 à 20h50 sur Arte
Dans l’arrière-pays australien, en 1900, le jour de la Saint-Valentin, les pensionnaires du collège de jeunes filles chic de Miss Appleyard s’apprêtent à partir en pique-nique au pied de Hanging Rock, une masse rocheuse d’origine volcanique lézardée de saillies labyrinthiques et recouverte de façades inquiétantes. Suivant les instructions précises de la sévère madame Appleyard, les jeunes femmes toutes vêtues de longues robes blanches partent en charrette pour un déjeuner sur l’herbe des plus conventionnels. Las, une fois sur place, des phénomènes étranges se produisent. Trois d’entre elles disparaissent avec leur professeur après une marche délirante vers le sommet du rocher…
«Pique-nique à Hanging Rock» est un véritable chef-d’œuvre, qui fît d’ailleurs la renommée de son auteur. L’excursion des donzelles s’y déroule comme une hallucination soutenue par une musique électronique bourdonnante. Faisant suinter de mystère tous les éléments de la nature, du soleil à la roche, en passant par le vent et l’eau, le réalisateur australien Peter Weir n’en révèle jamais la teneur et parvient à brouiller toute rationalité et à exprimer les tensions relatives à la répression sexuelle juste en articulant quelques mots poétiques dans la bouche de ses douces adolescentes. Sans effets spéciaux ni robes ensanglantées, il se livre alors à une déconstruction complète de l’explication rassurante du monde façon collège de jeunes filles à l’anglaise. En résulte un film à la fois sensuel et lyrique, où le fantastique prend tout son sens!
Picnic at Hanging Rock
de Peter Weir
Australie, 1975, 1h45
