A voir mardi 11 octobre à 1h05 sur France 2
«Pépé le moko» est un fleuron du réalisme poétique, le cinéma français d’avant-guerre qui met en valeur les mauvais garçons et les filles de joies et autres marginaux, victimes d’une société en déroute. Issu de la même famille que «Scarface» (Howard Hawks) ou «Casablanca» (Michale Curtiz), ce policier propose une véritable étude du milieu en montrant une chasse entre les forces de l’ordre et les malfrats. Pépé le Moko, dangereux bandit alias le charismatique Jean Gabin, s’est réfugié avec sa bande dans la Casbah d’Alger où il règne en maître. Il vit cependant cloîtré car l’inspecteur Slimane a juré d’avoir sa peau et attend impatiemment le moment où il sortira de son repaire. L’heure est venue lorsqu’une belle Parisienne nommée Gaby décide Pépé à abandonner sa cachette pour rejoindre la France avec elle. Annonçant le drame, un phonographe diffuse l’air nostalgique de la chanteuse Fréhel, «Mais où est-il donc ?»… Alors que Gaby vient d’embarquer pour d’autres horizons, Pépé achève tragiquement son destin sur le port d’Alger. Touché à vif par cette mort survenue au seuil du bonheur, le spectateur accorde volontiers son affection à ce malfrat pris à son propre piège.
de Julien Duvivier
Frace, 1937, 1h33