Partir

A voir dimanche 4 août 2013 à 20h45 sur France 2 |

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La cinéaste française Catherine Corsini a un talent certain pour créer des personnages féminins à la fois fragiles et forts qui offrent à des actrices comme Karin Viard, Emmanuelle Béart ou Jane Birkin des rôles de composition souvent mémorables, hors des sentiers battus. Le septième long-métrage de la réalisatrice de «La Nouvelle Eve» (1999) ne fait pas exception, mettant en valeur les aptitudes de Kristin Scott Thomas, une comédienne dégageant une aura à nulle autre pareille, relevant de cette présence inquiétante d’étrangeté que l’on retrouve aussi chez Charlotte Rampling et Isabelle Huppert.

«Partir» commence par un coup de feu. Par le biais d’un retour en arrière, Corsini va peu à peu élucider le drame qui en est la cause. Suzanne (K. Scott Thomas) a dépassé la quarantaine. Mère de famille et épouse modèle de Samuel (Yvan Attal), un médecin, elle s’ennuie dans une villa baignée par le soleil du sud de la France, jusqu’au jour où elle convainc son mari de la laisser reprendre son ancien métier de kinésithérapeute. Pendant les travaux précédant l’ouverture de son cabinet, Suzanne s’éprend sans retour d’Ivan (Sergi Lopez), un ouvrier catalan qui œuvre sur le chantier. L’attraction est réciproque, foudroyante. Même s’il n’aime plus sa femme (ou peut-être parce qu’il ne l’aime plus), Samuel fera tout ce qui est en son pouvoir pour l’empêcher de partir…

On aimerait adhérer à cet élan passionnel dont la vitalité désespérée fait échec à la survie raisonnable. Las, la faiblesse de la mise en scène nous en empêche. Il aurait peut-être fallu tout l’art du décalage du Truffaut de «La Femme d’à côté» (1981)… Reste un drame familial poignant doté d’un suspense redoutable!

de Catherine Corsini
France, 2009, 1h25