A voir dimanche 21 février 2016 à 2h05 sur Arte |
Formé à Vienne, Ulrich Seidl est l’un de ces réalisateurs autrichiens passés par le documentaire pour décrire une humanité en pleine déliquescence, avant de faire la même chose dans des films de fiction, toujours avec un humour diaboliquement noir et un sens très développé du dérèglement pulsionnel humain. Autant de films provocateurs et dérangeants, comme «Dog Days» (2001) ou «Import/Export» (2007).
Deuxième opus de sa trilogie consacrée à des personnages féminins et à leur rapport à l’amour, la séduction et la foi, «Paradis: foi» suit le parcourt d’une héroïne qui recherche son bonheur aux mauvais endroits et ne peut dès lors que s’en remettre à Dieu. C’est pourquoi, elle décide de partir prêcher l’amour du Christ. Toujours accrochée à sa statue de la Vierge, elle sillonne son voisinage, jusqu’au jour où son mari musulman revient d’Egypte après des années d’absence…
Auscultant les névroses de la petite bourgeoisie autrichienne, Ulrich Seidl dépeint avec une aisance magistrale les bouleversements de cette situation conflictuelle et embrasse une multitude de thèmes, de l’amour au sadisme, en passant par les guerres des religions. Tournant à la façon d’un documentaire, il filme de véritables instants de vie, souvent déviants mais ô combien humains, car ses personnages se retrouvent dans une grande détresse affective et sexuelle. Sulfureux, dérangeant, critique, âpre, mais tellement beau et parfois drôle!
Paradies: Glaube
de Ulrich Seidl
France / Autriche / Allemagne, 2012, 1h55