Paradis: amour

A voir samedi 20 février 2016 à 01h15 sur Arte |

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Formé à Vienne, Ulrich Seidl est l’un de ces réalisateurs autrichiens passés par le documentaire pour décrire une humanité en pleine déliquescence, avant de faire la même chose dans des films de fiction, toujours avec un humour diaboliquement noir et un sens très développé du dérèglement pulsionnel humain. Autant de films provocateurs et dérangeants, comme «Dog Days» (2001) ou «Import/Export» (2007).

Au Kenya, de jeunes Africains survivent en vendant un peu d’amour et d’affection à des Européennes appelées les «sugar mamas». Parmi elles, Teresa, une Autrichienne quinquagénaire, grassouillette et mère d’une adolescente (que l’on retrouvera dans «Paradis: espoir», le dernier volet de la trilogie), déchante après avoir réalisé qu’elle ne trouvera jamais le grand amour sur ces plages de sable fin… Premier opus de sa trilogie poétique, sulfureuse et loufoque consacrée au corps et aux rapports amoureux des femmes, «Paradis: amour» nous confronte irrémédiablement à nos propres angoisses et désirs en traitant, avec ses faux airs de documentaire, du sujet tabou qu’est devenu le tourisme sexuel. Un film radical, qui tire toute sa force de son audace formelle et du vertige introspectif qu’il suscite.

Paradies: Liebe
de Ulrich Seidl
Autriche / Allemagne / France, 2012, 2h