Nuits d’ivresse printanière

A voir mercredi 21 août 2013 à 23h20 sur Arte |

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La jeune génération des cinéastes chinois (la sixième paraît-il, également appelée «classe 89») est soucieuse d’authenticité et doit aujourd’hui assurer sa survie artistique malgré les interdictions de tournage qui se multiplient. Lou Ye en est l’un des éléments les plus engagés. Preuve en sont ses films qui brisent de façon fulgurante les tabous majeurs de la société chinoise actuelle, comme l’évocation du sexe ou le traumatisme de Tienanmen, quitte à subir les foudres de la censure. C’est le cas de «Une Jeunesse chinoise» (2006) qui valut à Lou Ye un arrêt de travail forcé de cinq ans. Mais le cinéaste ne s’est pas découragé pour autant, pour le plus grand bonheur des cinéphiles!

Réalisé en dépit de l’interdiction de tourner grâce à un réseau de coproduction avec des sociétés de Hong-Kong et de France pour échapper à la censure, «Nuits d’ivresse printanière» raconte une histoire érotique dans la ville de Nankin, une sorte de ménage à trois avec cinq personnages qui nous fait voyager aux confins de la jalousie et de l’obsession amoureuse. Avec une audace bouleversante, Lou Ye inscrit cette constellation amoureuse dans une perspective plus large, faisant de l’homosexualité une rébellion contre une société urbaine intolérante et inhumaine. En résulte un mélodrame fiévreux, réaliste et poétique à la fois, toujours à fleur de peau!

Chun feng chen zui de ye wan
de Lou Ye
France / Chine, 2009, 1h55