Moana

A voir lundi 24 novembre 2014 à 0h30 sur Arte |

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Né en 1884 à Iron Mountain, dans le Michigan, Robert J. Flaherty a réalisé une dizaine de longs-métrages entre 1920 et 1948. Les films qu’il a tournés lui ressemblent. Il les a vraiment vécus dans tous les sens du terme et fut conforme à ce personnage impavide d’Irlandais à l’esprit et au corps toujours en éveil, tour à tour trappeur, pionnier, prospecteur et, enfin, cinéaste.

Homme d’action et de sagesse voué aux espaces vierges, Flaherty met sur pied entre 1910 et 1916 cinq expéditions vers la terre de Baffin, dans l’Arctique canadien où il (re)découvre les îles Belcher (l’une d’entre elles porte désormais son nom). Flaherty tient le journal de ses pérégrinations et filme déjà en amateur la vie des esquimaux. A la fin de la Première Guerre mondiale, la firme française des fourrures Revillon accepte le projet d’un film sur le Grand Nord. Présenté au public en 1922, «Nanouk l’Esquimau» connaît un succès retentissant (c’est depuis lors que l’on vend des glaces à l’entracte) et invente le genre documentaire.

En 1926, la Paramount offre à Flaherty l’opportunité de renouveler son exploit, mais cette fois dans les mers du Sud. D’un séjour de trois ans aux îles Samoa, le cinéaste rapporte «Moana». C’est à nouveau un chef-d’œuvre d’ethnographie lyrique et fraternelle; l’image d’un paradis préservé où le bonheur doit cependant être sans cesse conquis.

Le film se déroule en Polynésie, où le cinéaste filme les gestes quotidiens des chasseurs-cueilleurs qui peuplent l’archipel, tout en s’attachant à l’histoire du jeune Moana, qui s’apprête à devenir un homme en subissant l’épreuve du tatouage…

de Robert J. Flaherty
Etats-Unis, 1923, 1h30