A voir jeudi 13 juillet 2017 à 20h55 sur France 3 |
Après quarante ans passés à servir sa Majesté, James Bond reste une affaire qui roule et qui prend de plus en plus d’ampleur en termes de budget: avec près de 120 millions de dollars au compteur, le vingtième épisode des exploits de l’agent secret littérairement créé en 1953 par le très flegmatique Ian Fleming a pulvérisé tous les records! Il faut dire que le jeu en vaut certainement la chandelle… En effet, plus de 68 millions de spectateurs ont vibré aux exploits de ce cher James pour une recette totale de 3,23 milliards en billets verts!
Pour les affairistes qui s’activent à perpétuer le mythe créé en 1953 par le très flegmatique et écrivain Ian Fleming, l’unique souci consiste à réussir à dégotter à chaque fois le p’tit air de jouvence nécessaire pour appâter un public un brin plus jeune que les contemporains de Sean Connery… Ils peuvent estimer avoir accompli leur mission à satisfaction, voyez plutôt: révélé par sa prestation dans le récent «A l’ombre de la haine» de Marc Forster, Hall Berry est une James Bond Girl dont la sortie de bain vaut celle d’Ursula Andress dans «James Bond contre Dr.No» (1962). Madonna chante à tue-tête dans le générique. l’ex-Monty Python et impayable John Cleese prend très au sérieux le rôle de Q (l’homme aux gadgets) dont le rôle fut assuré pendant près de 37 ans par le regretté Desmond Llewelyn. Pierce Brosnan dans le rôle de 007 est re-lifté par la bande grâce à une armada d’effets numériques dont n’aurait pas à rougir notre camarade «Triple XXX»!
Même si le cinéaste néo-zélandais Lee Tamahori («L’âme des guerriers», 1994) ne révolutionne pas le genre, sa contribution se laisse voir sans déplaisir. Les premières séquences sont même assez piquantes, car elles malmènent l’icône avec un vil plaisir. Au cours d’une mission secrète menée en Corée du Nord (un concentré de l’empire du mal cher à notre ami Bush junior), James Bond est capturé par l’ignoble Zao et ses sbires qui en font un usage assez réjouissant. Réduit à l’état de loque humaine, Bond est soupçonné par les Ricains d’avoir trahi ses petits camarades, au point que ses supérieurs le désavouent! Après cette entrée en fanfare, le soufflé retombe un peu. Réduit à l’état de SDF (mais non dépourvu de ressources et de gadgets), Bond va tenter de retrouver un peu de son aura perdue en allant batailler à La Havane puis en Islande… Pour mon goût, il y réussit un peu trop facilement. Par contre, la très coutumière scène de sexe (avec Hall Berry) est nettement plus crédible que d’habitude… Un signe des temps?
Die Another Day
de Lee Tamahori
Grande-Bretagne / Etats-Unis, 2002, 2h14
