L’Œuvre au noir

A voir jeudi 18 mai 2017 à 23h25 sur TV5 Monde |

A partir des années 1960, le cinéaste belge André Delvaux (1926-2002) fonde à lui seul le «réalisme magique», transposant avec des films comme «L’Homme au crâne rasé» (1966), «Un soir, un train» (1968) et «Rendez-vous à Bray» (1969) une tradition du fantastique ancrée depuis belle lurette dans la culture belge, pensons seulement aux peintures de Magritte, Delvaux, Ensor et Rops.

Adapté du roman éponyme de la sublime Marguerite Yourcenar, «L’Œuvre au noir» (1988) constitue hélas son ultime contribution au septième art. Retraçant la vie exemplaire de Zénon Ligre, médecin-alchimiste poursuivi par l’Inquisition au XVIe siècle, Delvaux adresse au spectateur un véritable plaidoyer pour la liberté de l’esprit face à l’obscurantisme…

Poursuivi pour ses soi-disant écrits hérétiques, Zénon Ligre (Gian-Maria Volonté) vient se réfugier à Bruges, sa ville natale. Sous un faux nom, il ouvre un dispensaire pour soulager les miséreux. Démasqué, il est arrêté, mais refuse de se rétracter…

N’en disons pas plus, sinon que le cinéaste profond qu’était Delvaux a réussi un dernier film dont la mise en scène même procède d’une véritable alchimie, accordant à des signes apparemment insignifiants une aura mystérieuse qui emplit bientôt l’espace confiné de la Venise du Nord, ville sans joie et sans air…

de André Delvaux
France / Belgique, 1987, 1h48