A voir dimanche 24 novembre 2013 à 0h15 sur France 3 |
Au début des années 1940, le monteur Mario Serandrei travaille sur le premier long-métrage de Luchino Visconti, «Ossessione» (1941). A la vue des scènes tournées en extérieur, montrant les misères sociales des travailleurs italiens de l’époque, il formule pour la première fois l’expression de «néoréalisme». L’un des mouvements les plus importants de l’histoire du cinéma est lancé. Issu d’une famille aristocrate, Visconti s’est rapidement passionné pour le théâtre et l’opéra. Néanmoins, mû par des idées très progressistes, il s’est également employé à décrire l’être humain, et plus particulièrement à décrire sa place dans un univers social très précis. En résultent des fresques lyriques monumentales, toujours empreintes de réalisme.
Visconti réalise «L’Innocent» en dépit d’une santé fragile et meurt peu après les dernières prises de vue. Aussi, il y a quelque chose de crépusculaire dans ce mélodrame épuré, adapté du roman éponyme de Gabriele D’Annunzio. Autour du sentiment amoureux gravitent des hommes et des femmes forgés par une aristocratie décadente qui s’emploie à masquer la perfidie sous les traits hypocrites de la bienséance. Délaissant son épouse Giuliana pour les beaux yeux de sa pulpeuse maîtresse, Tullio Hermil représente un monstre d’égoïsme peu fréquentable. De son côté, lasse de faire bonne figure, Giuliana vit une aventure avec l’écrivain Filippo d’Arborio. Un enfant est conçu, mais, rongé par la jalousie, Tullio exige un avortement.
L’Innocente
de Luchino Visconti
Italie / France, 1976, 2h05