A voir lundi samedi 29 août 2015 à 9h sur RTS Un |
Homosexuels ne pouvant se déclarer, des cinéastes de l’âge d’or hollywoodien, comme Howard Hawks ou George Cukor ont brouillé les cartes en pratiquant dans leurs comédies l’art subversif de l’inversion, prêtant avec malice des traits typiquement masculins à leurs héroïnes.
Paléontologue de son métier, David Huxley (Cary Grant), en quelques heures, doit obtenir des fonds pour son musée, récupérer un os de brontosaure et épouser son assistante très peu amène! L’irruption de Susan (Katharine Hepburn) et d’un léopard surnommé «Monsieur Bébé» va changer la donne de manière un brin apocalyptique…
L’un des chefs-d’œuvre de la comédie américaine, totalement boudé par le public américain à sa sortie, s’avère aussi un classique de la séduction tordue. Outre son rythme infernal et ses dialogues irrésistibles, «L’impossible Monsieur Bébé» impose la protagoniste féminine comme la meneuse de l’intrigue. Si Susan demeure maladroite, elle est aussi intelligente et volontaire, parvenant à embarquer David dans une gonfle amoureuse sans précédent.
Katharine Hepburn apparait alors comme l’incarnation même de la femme émancipée, élégante et drôle («C’est l’homme que je vais épouser mais il ne le sait pas encore.»). «L’impossible Monsieur Bébé» constitue également une véritable anthologie de tous les mécanismes du rire propres à la «screwball comedy» (comédie loufoque): quiproquos, humour déjanté et folie douce, sans oublier, last but not least, un numéro d’acteurs assez époustouflant!
Bringing up Baby
de Howard Hawks
Etats-Unis, 1938, 1h42
