Les Vestiges du jour

A voir mardi 13 décembre 2016 à 13h35 sur Arte |

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Avec la complicité du producteur indien Ismaël Merchant (1936-2005), le cinéaste américain James Ivory (né en 1928) a constitué depuis le milieu des années soixante une œuvre subtile, parfois très énigmatique et empreinte de l’humour de celui qui observe à distance, tournant souvent ses films en Inde, dont «Autiobiographie d’une Princesse» (1975) qui, à ce jour, reste sans doute son meilleur film.

En retrait depuis la mort de Merchant, Ivory a connu une notoriété publique tardive grâce «Retour à Howards End» (1991) et «Vestiges du jour» (1993) où ce grand admirateur de l’écrivain Henry James (comme lui né américain, mais «so british») reconduit sa collaboration avec le couple formé de Emma Thompson et Anthony Hopkins, qu’il avait déjà dirigé sur «Howards End».

Adapté d’un roman de Kazuo Ishiguro, adapté par sa fidèle scénariste Ruth Prawer Jhabvala, le vingt-deuxième long-métrage du réalisateur de «Chambre avec vue» (1986) commence au lendemain de la seconde guerre mondiale, en Angleterre. Un diplomate américain (Christopher Reeves) a racheté le manoir de feu Lord Darlington, gardant à son service James Stevens (Anthony Hopkins) qui en est le majordome depuis des décennies.

Totalement dévoué au service de ses «maîtres», James Stevens a jadis laissé s’échapper l’amour de sa vie, en la personne de Miss Kenton (Emma Thompson), une gouvernante travaillant aussi au manoir… Dans les années trente, les lieux ont été le théâtre d’une tentative de rapprochement entre les nazis et quelques politiciens britanniques inconscients, voire sympathisants. A la suite de ce meeting, il avait été recommandé à Lord Darlington de ses séparer de deux domestiques juives allemandes.

Exécutant des basses besognes, Stevens avait alors renvoyé les deux domestiques, suscitant la colère et le départ de Miss Kenton… En 1959, quelques vingt ans plus tard, le majordome, bénéficiant d’une journée de congé, va s’efforcer de renouer avec sa passion d’antan, pour «enfin dire une fois ce qu’il ressent»…

The Remains of the Day
de James Ivory
Etats-Unis / Grande-Bretagne, 1993, 2h14