A voir dimanche 8 mai à 0h20 sur France 3 |
Discret, éclectique, inégal, Luigi Comencini est l’un des rares cinéastes à avoir su restituer l’état d’enfance dans sa vérité la plus intime, au point de réussir, en partie, l’adaptation impossible de «Heidi» (1952)! Pour cette raison, des films comme «L’Incompris (1966), «Eugenio» (1980) et «Un Enfant de Calabre» (1987) comptent parmi les plus beaux de son œuvre riche de trente-trois longs-métrages.
Mais le cinéaste est également, aux côtés de Mario Monicelli, Dino Risi et Ettore Scola, l’un des inventeurs de la fameuse «comédie à l’italienne» qui a pris le relais du néoréalisme (épuisé) dès les années soixante pour continuer à refléter les réalités italiennes (en les raillant). Appartenant à cette deuxième période, «Le sorprese dell’amore» raconte l’histoire de Didi et Marianna, deux cousines, qui habitent la même chambre meublée, dans un appartement de Rome. Elles sont toutes deux mécontentes de leurs fiancés. Ferdinando, professeur de lettres, se montre avec Didi timoré jusqu’à l’ennui, tandis que l’amoureux de Marianna, voyageur de commerce, est au contraire trop pressant. Exaspérées, les deux cousines décident de se les échanger…
Un amusant marivaudage où le tiraillement des personnages entre leurs propres désirs et les stéréotypes auxquels ils tentent de se conformer est plaisamment brocardé. La sympathie des comédiens et la tendresse du ton font pour beaucoup le charme du film.
Le sorprese dell’amore
de Luigi Comencini
Italie, 1959, 1h48
