A voir samedi 25 février 2017 à 8h55 sur RTS Un |
Frère cadet du cinéaste Marc Allégret («Mam’zelle Nitouche», «Entrée des artistes» et «Félicie Nanteuil»), Yves Allégret débute sa carrière cinématographique comme assistant de son frère sur le film «Les Amours de minuit» (1931). Il occupe ensuite les postes de costumier chez Autant-Lara («Ciboulette», 1933), directeur de production chez Marcel L’Herbier («Forfaiture», 1937) ou encore scénariste de Léo Joannon («L’Emigrante», 1939).
Aguerri aux différents métiers du cinéma, il réalise de nombreux courts-métrages avant de passer au format long au début de la Deuxième Guerre mondiale. Après la trilogie «Dédée d’Anvers» (1948), «Une si jolie plage» (1949) et «Manèges» (1950), dans laquelle apparaît la jeune Simone Signoret, Yves Allégret adapte sous le nom des «Orgueilleux» (1953) le scénario «Typhus» que Jean-Paul Sartre tira de son roman «La Nausée». Si le script originel situait l’action en Indochine colonialiste, le scénariste Jean Aurenche et Yves Allégret optèrent pour le Mexique.
Médecin devenu alcoolique, Georges (Gérard Philippe) a quitté la France pour le Mexique. Alors qu’une grave épidémie de méningite ravage son village, Nellie (Michèle Morgan) et son époux Tom arrivent en autocar. Très malade, ce dernier ne tarde pas à mourir, tandis que sa femme se rapproche de Georges et l’aide progressivement à se détacher de la bouteille pour venir en aide aux villageois…
«Les Orgueilleux» propose une description réaliste et sans concession des conditions de vie éprouvante d’une petite communauté mexicaine. Déchéance et souillure, thèmes chers à Sartre, parcourent le récit d’un bout à l’autre – à travers l’addiction du médecin, les symptômes de la maladie et les comportements –, pour brosser un portrait vitriolé de l’humanité. Saisissant et fiévreux!
de Yves Allégret
France, 1953, 1h43