A voir jeudi 18 février 2016 à 23h25 sur TV5 Monde |
Dix-sept ans après «Le Déclin de l’empire américain» qui avait apporté à Arcand une consécration internationale, le cinéaste réunit à nouveau tous les protagonistes de ce premier succès, mais dans des circonstances autrement dramatiques: Rémi (Rémy Girard), le plus rigolo de la bande, est atteint d’un cancer incurable.
Après une première scène d’anthologie dont l’humour à froid donne tout de suite le ton (et nous renseigne sur l’état de décrépitude du système hospitalier canadien), le cinéaste décrit avec une férocité certaine, atténuée il est vrai par quelques bouffées de tendresse, la débâcle des intellectuels de sa génération. En quelques plans, il en révèle toute l’étendue, en montrant que le fils de Rémy s’est bien gardé de poursuivre l’idéal de son père, devenant même tout ce que ce dernier abhorrait.
Appelés au chevet du mourant, tous ses amis éparpillés procèdent au même constat, avec une distance plus ou moins amusée. Dans sa dernière demi-heure, le film délaisse l’ironie massacrante et atteint à l’émotion la plus poignante. Désireux de mourir dans la maison de campagne où il s’était jadis enivré de mots (et de bon vin), Rémy s’y fait accompagner par Louise, Claude, Dominique et les autres… La boucle est bouclée!
de Denys Arcand
France / Canada, 2002, 1h39
