A voir jeudi 27 novembre 2014 à 23h05 sur TV5 Monde |
D’origine corse, Gabriel Le Bomin a suivi des études à Ipotesi Cinema (Italie), une école fondée par le réalisateur Ermanno Olmi, lauréat de la Palme d’or pour le très naturaliste «L’Arbre aux sabots» en 1978. Fraîchement diplômé, l’apprenti-cinéaste intègre ensuite le service cinématographique des armées en France et réalise de nombreux documentaires et courts-métrages institutionnels avant de se lancer dans un premier long-métrage sur la thématique de la guerre.
«Les Fragments d’Antonin» raconte le syndrome post-traumatique qu’Antonin, soldat durant la Première Guerre mondiale, développe à son retour des tranchées. Revivant sans relâche les horreurs des combats, le jeune homme perd la parole et ne s’exprime plus qu’à travers des gestes compulsifs. Le professeur Labrousse s’intéresse alors de très à ce patient sur lequel il expérimente une nouvelle méthode pour l’exorciser de ses démons…
Aux Etats-Unis, Adrian Lyne abordait sur un ton fantastique les traumatismes de la guerre du Vietnam dans «L’Echelle de Jacob» (1990). En France, loin des standards américains en termes de divertissement et fort de son expérience professionnelle, Gabriel Le Bomin soigne la véracité historique sans pour autant coller aux principes du cinéma documentaire. Partant, il développe une esthétique très soignée qui n’a pas été du goût de tous. Décrié et loué pour les mêmes raisons, «Les Fragments d’Antonin» n’en est pas moins un très bel exemple d’harmonie entre la voix d’un artiste et celle de l’Histoire.
de Gabriel Le Bomin
France, 2005, 1h30