A voir jeudi 2 octobre 2014 à 23h05 sur TV5 Monde |
Employées dans un magasin d’électroménager par un patron misogyne et vicieux, les bonnes femmes en question sont las du quotidien et espèrent toutes réaliser leurs rêves de pacotille. Tandis que son petit amie est à l’armée, Jane (Bernadette Lafont) se laisse séduire par d’autres hommes, Rita (Lucile Saint-Simon) rencontre les parents épiciers de son triste fiancé et Ginette (Stéphane Audran) se produit en secret dans un cabaret en chanteuse italienne et Jacqueline (Clotilde Joano) tombe sous la coupe d’un étrange motard…
Après avoir démontré dès ses premiers pas de cinéaste un étonnant savoir-faire technique et une conception affûtée de la mise en scène qu’il perfectionnera tout au long de son œuvre, Claude Chabrol s’éloigne progressivement de la Nouvelle Vague pour livrer un cinéma plus réaliste et distancié. Partant, le cinéaste manifeste une liberté de ton étonnante et filme ses «Bonnes Femmes» et leur quotidien à la manière d’un entomologiste, avec un regard dénué de tout jugement.
Saisissant le monde entier à travers un simple fait divers et sur un ton humoristique, Chabrol tend aux spectateurs et spectatrices de l’époque un véritable miroir, puissant et révélateur, ce qui explique sans doute en partie l’insuccès du film à sa sortie, le cinéaste étant par simple effet de répulsion accusé de vulgarité et de cynisme. Il n’en reste pas moins que Chabrol trouve là matière à une étude particulièrement brillante des victimes inconscientes de la société de consommation d’alors, dont il ne cessera ensuite de brosser le portrait.
de Claude Chabrol
Italie / France, 1960, 1h35